Prends garde, voyageur !
Le voyage peut effrayer, surtout si la destination est lointaine, ou les contrées traversées synonymes de dangers. Le péril vient de brigands, dépouillant voire tuant ceux qui croisent leur chemin. Il est aussi lié à une maladie contractée durant le déplacement ou à la traversée de régions en guerre. Le plus souvent, il résulte des embûches liées aux voies empruntées : tel le voyageur blessé ou tué lors d’une traversée à gué d’un cours d’eau (en particulier lors de fortes eaux), d’une chute dans un ravin ou d’un accident de charrette sur une route particulièrement cabossée. Et que dire de l’étendue impressionnante de la mer, où le risque de noyade est d’autant plus présent en cas de tempête ! Pour toutes ces raisons, les voyageurs cherchent le plus souvent à se regrouper, à être bien équipés et à voyager aux saisons plus clémentes.
Au vu des dangers, celui qui voyage fait souvent précéder son départ de la rédaction de son testament. Il se tourne vers Dieu et vers les saints (Christophe, Gertrude, Jacques, Nicolas,…) pour obtenir une protection. Au printemps 1270, à l’aube de la huitième croisade, le comte Gui de Dampierre fait une offrande aux reliques de saint Aubain, à Namur. Quant à son clerc, Jean Makiel, il s’assure qu’une lampe à huile, allumée avant ke on alast en Thunes [à Tunis], soit toujours bien entretenue au pied de la statue de Notre-Dame de la Treille dans la collégiale Saint-Pierre de Lille.