D’une résidence à une autre
L’aristocrate, laïc ou ecclésiastique, est le voyageur médiéval dont les pérégrinations sont les plus aisées à retracer. Tout déplacement de sa personne peut avoir généré des traces écrites variées, comme autant de « miettes » laissées sur le chemin.
La vie de cour est rarement sédentaire. Dames et seigneurs circulent dans leurs terres pour gérer leurs domaines, rencontrer leurs agents et sujets. Chaque jour de déplacement, de 15 à 40 km en moyenne sont parcourus, à cheval pour le noble et sa suite, à pied pour les autres. L’aristocrate se déplace accompagné de son « hôtel » : des membres de son entourage proche et de son personnel. En fonction des saisons et des évènements, tous migrent d’une résidence à l’autre.
Ces voyages fréquents nécessitent une logistique bien rôdée : chaque lieu doit être prêt à accueillir son seigneur (transport d’objets usuels ou d’agrément) et à pourvoir à ses besoins (acheminement de denrées). À la fin des années 1270, des porcs et des tonneaux de farine sont ainsi emmenés de Namur vers les châteaux flamands des comtes Gui de Dampierre et Isabelle de Luxembourg. Certaines denrées font l’objet d’une route plus longue encore. Ainsi du sucre (consommé en dragées), du riz, des figues ou encore de l’huile de baleine (recherchée tant pour la cuisine que pour l’éclairage). Ces produits sont importés dans nos régions par l’intermédiaire de marchands espagnols, notamment.
Certains déplacements aristocratiques s’inscrivent dans des contextes plus spécifiques : pèlerinage, célébration religieuse, tournoi ou encore expédition militaire.