En route !
« Quel meilleur symbole de cette mobilité que la route ? » (A. Blazy)
Voyager implique de s’orienter. Le moyen le plus simple est de demander son chemin. Différents indicateurs existent également : bornes en pierre ou poteaux de bois, ceux-ci prenant parfois la forme d’un bras tendu dans une direction. Ces repères ont souvent disparu.
De même, les routes médiévales préservées dans leur « matérialité » sont rares, d’autant plus que la plupart d’entre elles bénéficiaient d’un aménagement sommaire (routes gravelées ou empierrées au mieux). D’autres n’étaient rien de plus que des chemins de terre, poussiéreux, boueux, voire inondés, selon les saisons.
Il se trouve encore une route médiévale qui traverse les Hautes Fagnes (Waimes). Cette voie est assimilée à la Via Mansuerisca, citée en 670. Le sol fangeux a permis la conservation des vestiges routiers (pierres, avec structures en bois dans les zones tourbeuses). La construction est datée entre le 7e et le 9e siècle. La route est encore utilisée aux 11e-13e siècles, comme l’indique la datation d’une charrette en bois accidentée, retrouvée lors de fouilles menées en 2004. Ce véhicule devait être tiré par un ou deux animaux, bœuf ou cheval. Lors de son dernier voyage, il transportait sans doute du bois de chauffage, retrouvé dans les débris. Il s’agit là d’un bel exemple de la circulation dans le monde rural.