« Tout droit devant Dinant ! »

 

En 1466, l’opération militaire de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, contre la ville de Dinant requiert le rassemblement de contingents issus des Pays-Bas bourguignons (Flandre, Brabant, Hainaut) et du nord de la France (Picardie et Avesnois). Les hommes d’armes effectuent des déplacements pouvant couvrir une distance de 150 à 250 km jusqu’à Dinant, pour des mouvements journaliers de 15 à 20 km. Les ordres de marche sont donnés à la fin du mois de juillet 1466 ; l’armée, dirigée par Charles le Téméraire, arrive à destination 18 jours plus tard, après avoir convergé vers Namur.

Le Siège de Constantinople. Illustration d’un pont de tonneaux (Bertrandon de la Broquière, Voyage en la terre d’oultre mer, 15e s. BnF, ms. français 9087, f°207v © BnF)

L’armée est constituée d’un personnel militaire très varié. Les pionniers sont chargés de préparer les itinéraires, d’effectuer les reconnaissances des chemins, de couper les barrières se trouvant sur ceux-ci, de combler des fossés, de rétablir les chemins ou de construire des ponts de bateaux. Réunie durant la période estivale, l’armée profite des fourrages des champs pour nourrir les chevaux. Lorsque le camp n’est pas installé (400 chariots transportent 2000 tentes et pavillons !), l’armée trouve le logement dans des jardins, des fermes ou chez l’habitant.

Prise et pillage d’une ville. Chaque homme emporte sa part de butin au moyen de brouettes, sacs, paniers de toile ou d’osier… (Chroniques sire Jehan Froissart, 15e s. BnF, ms. français 2644, f°135 © BnF)

Les Dinantais se rendent le 25 août. La ville est ensuite livrée au pillage et incendiée. Les chariots qui transportaient le matériel (projectiles de pierre, bombardes, poudres, etc.) sont sans doute utilisés pour véhiculer le butin (coffres, meubles, vêtements). Les prises plus légères (bijoux, vaisselle de luxe, argent) sont emportées dans des sacs ou des paniers.

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