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La bière dans l’Égypte ancienne

 

La bière va s’exporter au fil des conquêtes vers les pays avoisinants, tels que l’Égypte. Dès la IVe Dynastie (milieu du 3e millénaire avant notre ère), elle y est connue sous le nom heneket, qui signifie « liquide alcoolisé ». Elle est consommée par toutes les classes de la société égyptienne, de Pharaon à l’esclave. Composée de pain, d’eau et de jus de datte, sa consistance s’épaissit lorsqu’elle est préparée pour les élites, et des ingrédients comme des épices, du miel ou des fruits y sont ajoutés.

Modèle de « boulangerie » et de « brasserie », bois, ca. 2160-2025 avant notre ère. Musées royaux d’Art et d’Histoire, inv. E.05798d (photo © MRAH, Bruxelles)

La bière est aussi bien un rafraîchissement, un produit de base de l’alimentation qu’un  moyen de paiement. Elle est réalisée au sein même du foyer et dans des brasseries d’État où sa production et sa distribution sont gérées par Pharaon et l’administration. S’y emploient des meuniers, des boulangers, des travailleurs de dattes ainsi que des porteurs de cruches, des scribes, des surveillants et des responsables. Cette chaîne opératoire, documentée dans les archives, est bien souvent représentée en contexte funéraire, ce qui témoigne de l’importance de la bière dans le culte des morts. Elle y est, avec le pain, le symbole de la survie matérielle après la mort. Il est primordial d’en déposer dans la tombe mais en cas d’oubli, des évocations – que ce soit sur les stèles funéraires, les murs de la chambre ou de la chapelle, ou les maquettes – garantissent toutefois la vie du défunt dans l’au-delà.

Décor d’une chapelle funéraire en calcaire peint, exposé au musée du Louvre-Lens, datant de 2500-2350 avant notre ère, représentant des brasseurs en train de filtrer la bière du nouvel an. Musée du Louvre, inv. E32880 (photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais – © Georges Poncet)

Antiquité gallo-romaine