Le houblon (humulus lupulus), plante originaire d’Asie, est connu depuis l’Antiquité. C’est toutefois au Moyen Âge que son usage se répand dans nos régions. La première mention de son emploi dans le brassage date du 12^e siècle, dans un texte d’Hildegarde de Bingen. Au 14^e siècle, la « houppe » désigne une bière produite avec du houblon, à la différence de la cervoise. Le mot « bière » apparaît aussi vers cette époque. Le houblon remplace alors définitivement le gruit, un mélange d’herbes aromatiques. 

Le houblon est recherché pour la lupuline, produite par ses inflorescences femelles (cônes). Cette substance est utilisée pour ses vertus antiseptiques, conservatrices et aromatiques (amertume). En 1364, l’empereur du Saint Empire – dont dépendait une partie de nos régions – édicte la Novus Modus Fermentandi Cervisiam, une « nouvelle méthode pour brasser la bière », rendant obligatoire l’utilisation de houblon pour retarder la dégradation de la boisson.

Le houblon est surnommé la « vigne du Nord » en référence à son aspect grimpant. Les houblonnières actuelles, constituées de hauts poteaux, lui permettent de s’épanouir verticalement jusqu’à 7 m. Elles sont toutefois une invention des 19^e et 20^e siècles. Auparavant, le houblon était planté dans une cuve tressée à l’aide de branches et une houblonnière était donc composée de différents monticules.

La majorité du houblon belge provient aujourd’hui de la région de Poperinge. Autrefois, les champs de houblon étaient bien plus répandus, notamment en vallée de la Meuse. Au 18^e siècle, le domaine seigneurial de Thynes (Dinant) comprenait un terrain dénommé La Houblonnière. Le houblon produit était destiné à la brasserie-taverne du village.