Saints patrons et protecteurs

 

Les reliques contribuent à la formation et au renforcement du sentiment identitaire des communautés villageoises et urbaines, chacune se cristallisant autour de la dévotion à « son » saint. Processions et pèlerinages célèbrent le saint patron et participent à sa renommée.

Autorisation concernant la translation de reliques de saint Jacques vers l’église Saint-Jacques de Dinant, 2 octobre 1681 (Archives de l’État à Namur, Archives ecclésiastiques de la Province de Namur, n° 2009. Photo © MPMM)

À Dinant, il existait une église dédiée à saint Jacques, construite au Moyen Âge. En 1681, Frère Louis de Bouvignes, du couvent des Capucins de Dinant, atteste avoir « coupé de sa propre main » des reliques de saint Jacques à Valenciennes. Leur translation au sein de l’église paroissiale Saint-Jacques fut admise par l’autorité ecclésiastique « à la plus grande gloire du saint et dévotion des fidèles ». Il en est de même pour les corporations de métiers. À Namur, le Métier des tonneliers a pour patron saint Mathieu. En 1742, la veuve d’un maître tonnelier de Namur leur fait don d’une relique du saint, devant être « exposée à la vénération du peuple » le jour de sa fête.

Don d’une relique de saint Mathieu au Métier des tonneliers de Namur, 15 septembre 1742 (Archives de l’État à Namur, Métiers de Namur, n° 645. Photo © MPMM)

Les puissants encouragent eux-mêmes l’un ou l’autre culte et font d’un saint le protecteur d’une dynastie, d’une ville ou encore d’un édifice associé à leur pouvoir. Les rois de France, par exemple, soutiennent particulièrement la vénération des reliques du premier évêque de Paris, Denis. Suger, abbé de Saint-Denis appartenant à l’entourage royal au début du 12e siècle, est à l’origine de grands travaux dans la basilique Saint-Denis, pour en faire un important lieu de pèlerinage. À Compostelle, Alphonse II, roi des Asturies et de Galice, fait bâtir au 9e siècle une église pour protéger le corps de saint Jacques. Il désigne l’apôtre comme « saint patron et seigneur de toute l’Espagne » et soutient le développement d’un pèlerinage sur sa tombe.

Dans leurs pérégrinations, les pèlerins de tout horizon se tournent plus spécifiquement vers leurs protecteurs : saint Raphaël, saint Jacques ou encore saint Roch.

Statue-reliquaire de saint Roch en l’église Saint-Lambert de Bouvignes, 18e s. Le saint est présenté en pèlerin, muni d’une gourde, d’une besace et d’un bourdon pour la marche (Photo © KIK-IRPA, Bruxelles)

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