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Du saint à l’image

La statue n’a pas toujours fait partie de l’arsenal dévotionnel du chrétien. Au contraire, pendant près de mille ans, les chrétiens se sont méfiés des représentations tridimensionnelles des personnages divins. Ce n’est qu’au tournant du deuxième millénaire qu’apparaissent en Occident les images sculptées des saints. L’Orient n’a accepté que les images à deux dimensions, connues sous le nom d’icônes.

L’image, médiatrice entre le fidèle et le divin, doit répondre à trois fonctions : être un outil pédagogique pour enseigner à ceux qui ne savent pas lire ; entretenir la mémoire des saints personnages ; susciter un sentiment de recueillement invitant à la prière vers Dieu. Les premiers objets figuratifs sont liés aux reliques. Le reliquaire contenant le crâne d’un saint prend la forme d’une tête. Pour le fidèle, cela rend la compréhension de la relique plus évidente et le saint plus « vivant ». Ces reliquaires anthropomorphes suscitent l’apparition de l’image dans l’église. Progressivement, cette image gagne en légitimité et en indépendance : la statue seule présentifie la personne sainte.

La Vierge trônant de Walcourt (11e s., basilique Saint-Materne) renfermait une relique. Il s’agit sans doute de la plus ancienne statue de la Vierge conservée en Belgique (photo © KIK-IRPA, Bruxelles)

Pour être reconnu, chaque saint va être habillé d’une certaine façon et doté d’attributs permettant de l’identifier. Le vêtement le lie à une catégorie sociale et à une époque précise. L’attribut fait référence à la mort du saint (instrument de son supplice) ou encore à un élément remarquable de sa biographie. Il peut varier dans le temps en fonction du regard qui est porté sur le saint. L’attribut résume à lui seul toutes les vertus ou le message dont le saint est porteur.

Sculpture en vallée mosane

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