Saints du premier millénaire
Dans la religion chrétienne, est saint ou sacré, ce qui relève de Dieu et n’est pas appréhendable par l’homme. Dès les premiers siècles de l’Église, les chrétiens eux-mêmes reconnaissent certains d’entre eux comme méritants d’être appelés saints, c’est-à-dire semblables à Dieu. Ce sont les « martyrs », qui ont enduré des persécutions. Celles-ci cessent dès lors que le christianisme devient religion officielle dans l’Empire romain au 4e siècle. À cette époque, apparaissent des biographies assez complètes des premiers saints, connues sous le nom de « vies » ou « hagiographies ». Ces récits sont écrits dans les monastères, tant en Orient qu’en Occident.
Au 7e siècle, appelé « siècle des saints », nos régions connaissent une impressionnante phase d’évangélisation. Cette campagne est menée tant par des religieux, moines ou ermites venant d’Irlande ou des régions méditerranéennes, que par des dignitaires aristocratiques proches du pouvoir. Certaines de ces personnalités d’exception vont être sanctifiées. Durant le premier millénaire, cette reconnaissance de sainteté se fait surtout localement. Souvent de son vivant, un homme de Dieu est considéré comme exceptionnel par ses contemporains qui initient un culte rapidement après sa mort. C’est l’évêque du lieu qui confirme une sentence qui répond à l’adage Vox populi, Vox Dei.