Tu es reconnu, pèlerin...
Au 15e siècle, le marchand Jean de Tournai entreprend un pèlerinage à Rome, Jérusalem et Compostelle, dont il livre le récit. Il explique qu’à un moment donné de son périple, il achète un bourdon car, dit-il, « il est temps que je montre que je suis un pèlerin ». Il tient par ailleurs très fort à la feuille de palme qu’il ramène de Terre Sainte, souvenir par excellence qui vaut à ces pèlerins d’être surnommés « paumiers ». Une longue barbe et une croix rouge sur la poitrine le désigne également comme pèlerin de Jérusalem. À Compostelle, il reçoit plusieurs insignes, dont une coquille certainement, et fait coudre à son chapeau des petits saints Jacques.
L’insigne ou enseigne, petite pièce généralement métallique et dont l’iconographie dépend du lieu de pèlerinage, est le souvenir le plus fréquemment ramené. C’est à la fois une preuve du voyage et un signe distinctif, voire protecteur, pour le pèlerin. L’ampoule rencontre un grand succès. C’est une petite fiole aplatie qui a été au contact d’eau bénite ou d’huile sainte. De nombreuses échoppes entourent les grands sanctuaires, prêtes à vendre au passant ce type d’objet symbolique.
À leur retour chez eux, les pèlerins font parfois don de ces insignes à leur église paroissiale, en remerciement d’être revenu sain et sauf. Les chaînes des pèlerins pénitents, une fois l’expiation accomplie, font de temps à autre également office d’ex-voto.